Jean Anouilh notamment, pour qui il interpréta Ornifle ou le Courant d'air puis La Valse des toréadors, lui trouve une filiation avec Molière et la commedia dell'arte : « Molière, comédien, devait jouer comme ça. La scène d'ouverture entre Élise et Valère a lieu dans une pièce aux murs tapissés de la couverture de l'édition des Classiques Larousse, un choix destiné à annoncer aux spectateurs que le film respecte complètement le texte original[77],[bb]. Sa dernière performance théâtrale demeure La Valse des toréadors de Jean Anouilh, jouée durant 198 représentations en 1973-1974[13]. Suspicieux, il se méfie de … En réalité, l'acteur-réalisateur ne s'immisce que très peu dans la technique, et ne lance par exemple aucun « action ! Élise, amoureuse de Valère, son intendant, et Cléante, qui souhaite épouser Marianne, une jeune orpheline sans fortune. Sans constituer un échec commercial retentissant[au], L'Avare est un succès modeste face aux résultats habituels de Louis de Funès au box-office[48], à l'exemple de son film précédent Le Gendarme et les Extra-terrestres qui, avec ses 6 millions d'entrées, était le no 1 du classement annuel français de 1979. Depuis un double infarctus en mars 1975, Louis de Funès ne peut plus faire de théâtre, ce qui rend définitivement impossible son rêve de jouer L'Avare sur scène[b]. », « une vicomtesse que nous supposerions de la Basse-Bretagne », « donner tout son bien par contrat de mariage », « incontestablement d'avoir voulu porter à l’écran cette pièce qui ne peut se donner que sur les planches d'un théâtre où même un texte classique permet moultes libertés », « il ne faut pas hésiter à se démarquer, quitte à trahir. SIMON. »[ah] ; le producteur va même jusqu'à parler d'un « rapport de dominant à dominé » entre les deux[ag]. Élève au cours Florent, Pierre Aussedat participe sans succès à une audition pour le rôle de Valère, mais, Louis de Funès ayant toutefois apprécié sa prestation, il est recontacté trois semaines plus tard pour le rôle du clerc du commissaire[5],[17]. Sous les grimaces du pitre, il s'éclipse ». Dès que Cléante entre dans la pièce, elle le reconnait et tous les deux s’avouent secrètement leurs sentiments. Mais ce ne sont que de brèves, trop brèves notations. L'acteur découvre ainsi que la vision traditionnelle d'Harpagon serrant sa cassette sous son bras trahit le texte original[12]. Être comédien c'est du nombrilisme. C'est le film-suppositoire idéal pour la famille, il ne dérange personne », « À deux ou trois reprises, une expression dramatique, une lueur de panique dans ce regard si bleu nous font croire que de Funès va changer de registre. Cette comédie en cinq actes et en prose a été écrite en 1668. Quand il a eu le dos tourné, Girault a vu que je le voyais et a fait une grimace de gosse derrière le dos de de Funès »[y]. Être metteur en scène c'est avoir l'œil sur tout. Avec 2,4 millions d'entrées en France, L'Avare n'est finalement qu'un succès « modéré » — en comparaison des résultats habituels de Louis de Funès au box-office — mais devient l'adaptation de Molière au plus large public. En comparaison, les résultats du premier jour respectif de L'Avare, Star Trek, le film et 1941 réunis équivalent à 36 000 entrées[38]. Avec cette toile de fond, le monologue ne voulait plus rien dire et allait à l'encontre de l'évocation voulue par Molière. MAITRE JACQUES, cuisinier et cocher d'Harpagon. Être metteur en scène c'est avoir l'œil sur tout. Mais il est très bon hors-texte, dans des gestes, des mimiques. 2]. Ces méthodes de distribution encore récentes, qui consistent à tirer un grand nombre de copies pour sortir dans beaucoup de salles dès la première semaine, ont pour but de toucher d'emblée la majeure partie du public potentiel du film[au]. a) Maître Simon b) Pierre c) Jacques Maître Jacques occupe deux fonctions dans la maison d’Harpagon. Louis de Funès, comme tous les grands comiques, faisait très attention au cadre. Or, on ne peut pas être libre dans un classique. Maître Jean-Michel SIMEON, notaire à PARIS (75018), vous conseille et vous accompagne pour toutes les étapes de votre vie : mariage, PACS, divorce, testaments, succession, donation, achat immobilier, … Contactez Maître Jean-Michel SIMEON pour prendre rendez-vous. Louis de Funès est « transi de froid » lorsqu'il tourne la scène du monologue, dans un jardin de Senlis par −7 °C[16]. Étonnamment, des critiques ou des publications qui lui ont souvent été favorables étrillent le film, alors que d'autres qui étaient d'habitude virulents à son égard expriment cette fois-ci des avis positifs[ap]. L'universitaire Patrice Pavis (en) livre dans son ouvrage Analyzing Performance : Theater, Dance, and Film une analyse très détaillée du jeu des comédiens dans le film, et notamment sur la gestuelle de Louis de Funès[be]. Dans Comme un cheveu sur la soupe apparaît son jeu de rétention des billets à la sortie du portefeuille, qui deviendra plus tard classique chez l'acteur[c]. Ainsi, le monologue du vol de la cassette est découpé en quinze plans, en plus d'un passage où La Merluche et Brindavoine viennent narguer l'avare[ab]. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Louis ne le pouvait pas… L'Avare a été réalisé au détriment de son investissement personnel d'acteur. J'aimerais montrer que cet homme devient fou comme on le devient tous dans ces moments de panique. Le grand comédien avait fait surface. La première scène s'ouvre sur la première page de l'édition originale, pour montrer aux spectateurs le respect du texte de Molière. « Personne ne se gêne vraiment, en abordant une pièce classique, pour la couper afin qu'elle soit la plus lisible possible pour un public d'aujourd'hui. Cléante est amoureux de Mariane , jeune fille sans dot. Ne jamais le maintenir dans les sentiers étroits de l'habitude, mais laisser à sa disposition une autoroute sur laquelle il pourra évoluer à l'aise, prendre ses virages même sur les chapeaux de roues sans jamais entrer dans le décor », « quand [Louis de Funès] achetait un journal, il arrachait la page des spectacles et la mettait à la poubelle avant de lire. Harpagon est terrifié par une crainte obsédante : il a dissimulé dans le jardin une cassette qui renferme dix mille écus d'or. L'essentiel des entrées est principalement dû à la réputation de l'acteur et à sa base solide d'admirateurs qui viennent en salles dès lors qu'il est à l'affiche, tandis que le bouche-à-oreille n'a par la suite pas fonctionné, en raison des défauts du film[10]. En considérant que Louis de Funès a un « personnage de cinéma » bien défini qu'il reprend de film en film, le rôle écrit par Molière lui permet en comparaison de retrouver des attitudes d'autorité et de cynisme déjà présentes dans son personnage, et de forcer sur son aspect colérique et intraitable, mais l'empêche toutefois de se montrer tendre ou peureux comme peuvent l'apparaître à certains moments ses personnages[ba]. 15]. Anselme est en fait le père de Valère et Mariane, Dom Thomas d'Alburcy, mais ils ne le savent pas au début de la pièce ; ils ne savent même pas qu'ils sont frère et sœur. De manière générale, la critique négative remet en question l'intérêt même du projet, et va jusqu'à reprocher à Louis de Funès une sorte de prétention d'avoir imaginé être capable de jouer et mettre en scène du Molière, à l'exemple de L'Humanité Dimanche qui proclame « un ratage, pour une raison toute simple : la comédie moliéresque est une chose trop sérieuse pour être laissée à des comiques »[aq],[ar],[36]. Par exemple, à la même période, Roger Coggio s'engage dans la réalisation de deux films tirés des pièces de théâtre de l'auteur, Les Fourberies de Scapin (1980) et Le Bourgeois gentilhomme (1982), qui sortiront après L'Avare[32]. « C'est une coréalisation artistique, pas une coréalisation technique. 2, publiée en 1998 et ré-éditée en 2007, avec les musiques de Pouic-Pouic, Le Grand Restaurant, Le Petit Baigneur, Le Tatoué, Sur un arbre perché, Les Aventures de Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse, La Zizanie et des chansons de La Grosse Valse[24],[25],[26]. Acclamé pour ses représentations de L'Avare, Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, a dit s'être inspiré, entre autres, de Louis de Funès pour sa propre interprétation d'Harpagon ; sur le film, il a déclaré en 2009 : « Son film L'Avare, filmé par Jean Girault, est exécrable : les autres n’existent pas, tout est pour lui et on le sent très intimidé par le rôle — ce qui est touchant. Michel Perez pense également que Louis de Funès aurait dû abandonner son jeu traditionnel, qu'il n'a jamais apprécié[at],[cit. Également, lors du dernier acte, très difficile et aux longues répliques, Louis de Funès manque d'assurance face à l'interprète d'Anselme, Georges Audoubert de la Comédie-Française, et ne peut plus jouer[21],[ac] : « Subitement, il s'est arrêté de jouer, a repris la scène, s'est trompé, a stoppé de nouveau. ». Scène 7 : C’est au tour de Cléante d’entrer dans la scène. Toutefois, lors de la projection des rushes à Paris, Louis de Funès est quelque peu déçu des images tournées : malgré son poids, la cassette ne s'est pas autant enfoncée dans le sable qu'il le souhaitait et Harpagon ne semble pas souffrir lorsqu'il la traîne, puisqu'elle glisse sans mal à la surface de la dune[al]. Plusieurs fois, le jeune Louis a été témoin de l'avarice de sa mère[cit. Symbolisant l'union tant attendue du théâtre classique de Molière avec un cinéma comique français populaire, L'Avare influence la décision de l'Académie des arts et techniques du cinéma de remettre à Louis de Funès un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière lors de la 5e cérémonie des César, le 2 février 1980[29],[30],[31]. Il s'est particulièrement amusé de ce défaut chez sa mère[7],[5], qu'il considère comme son premier professeur de comédie (son fort caractère et ses énervements ayant en grande partie influencé son jeu d'acteur)[8]. Le riche et avare Harpagon n'aime que son argent. Maître Simon est son courtier, Maître Jacques est son cuisinier et son cocher. La quatrième semaine voit la sortie du nouveau film avec Jean-Paul Belmondo, Le Guignolo, qui écrase la concurrence[au], avec 37 000 entrées pour son seul premier jour[38]. Également co-adaptateur du scénario, il supervise l'ensemble de la création du film et se met en scène dans le rôle d'Harpagon, dans ce qui sera l'un de ses derniers films. Il lui dit que l'emprunteur* est un jeune homme qui a besoin d'argent; il va accepter toutes ses conditions. 12]. Misant sur l'énorme popularité de l'acteur, Christian Fechner lui suggère de plutôt développer une adaptation pour le grand écran[n], et lui accorde un budget de vingt millions de francs, soit treize fois plus que celui proposé par les chaînes de télévision[a]. », « un cheval qu'Uderzo avait fait si splendide qu'on ne pouvait pas avoir pitié », « Je n'ai rien dit à l'époque mais il ne fallait pas qu'Uderzo dessine le cheval dans la scène de maître Jacques. Lorsque Le Gendarme et les Extra-terrestres sort en salles en janvier 1979, Louis de Funès n'annonce pas son projet suivant durant la promotion, ce qu'il a pourtant toujours fait auparavant, laissant planer l'incertitude[g]. Lorsqu’Harpagon invite Mariane à diner chez eux à l’occasion de la signature de leur contrat de mariage, celle-ci est dégoûtée à la vue du vieil homme qui veut l’épouser. », « Je me souviens très bien de la mère de Louis. Le rôle de Cléante, fils d'Harpagon, est confié à Franck Cabot-David, élève de l'ENSATT et du Conservatoire, qui était déjà Cléante dans le téléfilm de Jean Pignol, et que Louis de Funès avait déjà vu dans une réalisation de Jean Delannoy[11],[note 9]. En Allemagne de l'Ouest, L'Avare n'attire que 880 000 spectateurs, un score qui contraste sévèrement avec celui du Gendarme et les Extra-terrestres et ses 5,6 millions d'entrées outre-Rhin l'année précédente[32]. De Funès a voulu rester fidèle, il a eu tort »[30]. Dans Le Monde, Jean de Baroncelli exprime son dépit : « À deux ou trois reprises, une expression dramatique, une lueur de panique dans ce regard si bleu nous font croire que de Funès va changer de registre. Florence Moncorgé-Gabin, scripte de quatre films de Jean Girault, dont deux sans de Funès, explique que « Louis se dirigeait lui-même. À chaque fois, il a refusé le rôle d'Harpagon[a]. À l'opposé, le Don Giovanni (1979) de Joseph Losey est considéré comme le modèle du chef d'œuvre populaire : les milieux culturels sont et restent émerveillés par ses qualités et son succès, et félicitent d'avoir réussi à montrer l'opéra Don Giovanni de Mozart et da Ponte à un plus grand nombre de spectateurs français que jamais auparavant[ar]. « s'enlise dans la plus banale convention. Durant sa deuxième semaine, le film perd 12 % de ses entrées parisiennes[32]. En 2002, le film sort en DVD chez Studiocanal[59]. »[y]. ». Or, techniquement, tout n'était pas possible »[af]. À l'époque, il avait déjà acquis une petite notoriété avec les films Pleure pas la bouche pleine et Le Chaud Lapin de Pascal Thomas, et connaissait très bien le rôle puisqu'il l'avait joué, avec d'autres pièces du répertoire classique, pour les collèges et les lycées de la région parisienne dans le cadre de la « compagnie Sganarelle », dont il est le fondateur[18],[19],[v]. Nous étions tous aussi muets et désemparés que lui, mais sans savoir pourquoi. Lorsque celle-ci complote dans une auberge avec les jeunes, elle imagine « une vicomtesse que nous supposerions de la Basse-Bretagne », qu'elle présenterait à Harpagon pour qu'il abandonne son projet de mariage avec Marianne. Une tragédie qui joue sur le mot d'avare : au XVIIIe siècle, l'avare n'est pas celui qui veut garder ce qu'il a, mais celui qui en veut toujours davantage. Ce sont pour la plupart des anciens camarades de jeu de ses précédents films car, dans sa fin de carrière, il ne s'entoure plus que de sa troupe de fidèles, sa « famille de cinéma », des amis qu'il a régulièrement côtoyé lors de tournages ou au théâtre[5],[7]. 6]. — Jean Duvignaud, critique de théâtre[5]. Tourner son adaptation a été pour lui un vrai bonheur[21],[50]. Mais ces moments irrésistibles, ces fous rires, je ne les ai pas vus à l'écran. quel Juif, quel Arabe est-ce là ? Il s'agit de répondre à une option… Mais là, Louis a fait ce qu'il voulait, scène après scène. Une avant-première mondiale a lieu le 29 février, au cinéma Le Colisée du Havre, où l'acteur principal ne se rend pas[e]. Le film sort pourtant en période de vacances scolaires d'hiver, propice aux films familiaux[32]. Un valet de ferme de maître Breton. Il ne parvient pas à mémoriser certaines tirades d'Harpagon, ce qui empêche de les tourner en continuité[ab]. Ayant récemment découvert le magnétoscope grâce à Fechner, il demande à ce que les comédiens les plus intéressants soient filmés en vidéo, pour les sélectionner à l'image[v]. 13]. Nous ferons de même (…) »[75],[j],[u]. On a fait 600 000 entrées, rien qu'à Paris »[aw], un chiffre par ailleurs erroné. Alors qu'il dominait le box-office français dans la seconde moitié des années 1960, Louis de Funès est désormais battu par Jean-Paul Belmondo (devenu commercialement plus puissant), avec certes moins de films chaque année à son actif, et dans un contexte d'hégémonie du cinéma américain, que ce soit des superproductions telles que Apocalypse Now et Alien ou des films d'auteur comme Manhattan de Woody Allen ou Kramer contre Kramer[au]. Brindavoine, La Merluche, laquais d'Harpagon. Il se renseigne auprès spécialistes de la monnaie, pour établir que les « dix mille écus d'or » indiqués dans le texte pèseraient 34 kg[12]. Avec Michel Drucker, il revient sur la création du film, ses inspirations, ses partenaires de jeu et sur l'important traitement médiatique de son film[11]. Dans L'Avare, Molière se propose de corriger les hommes de son époque en tournant en ridicule leurs défauts, au moyen de la caricature : il fait la satire de la société.Mais son projet est avant tout d’amuser les spectateurs. « Il y a deux pièces dans L'Avare, une farce et une tragédie. Dans la scène où il me tape dessus dans l'escalier, je dois me tourner parce que je sens que je vais craquer : c'est cette prise qui a été conservée et, à l'écran, je me vois en train de rire »[ab]. Louis de Funès distribue également le rôle muet inventé de la mère de Marianne à Madeleine Barbulée, une amie avec qui il a joué à ses débuts[cit. L’Avare de Molière est une pièce qui amuse, elle fait rire. », « un pavillon à queue, d'une bonne serge d'Aumale rose-sèche, avec le mollet et les franges de, « Comment diable ! ». On s'engueule souvent, comme les gens qui s'aiment bien, mais l'on est jamais en froid — ça, c'est réservé aux indifférents »[ae]. Seul le générique du film est présent dans la compilation en CD Louis de Funès, bandes originales des films, vol. En 2009, le film est présent dans un coffret avec La Zizanie et Le Tatoué[62] et dans une intégrale de huit films titrée L'essentiel de Louis de Funès[63]. Symbole de la rencontre d'un cinéma comique populaire avec le théâtre classique de Molière, L'Avare influence la remise d'un César d'honneur à Louis de Funès pour l'ensemble de sa carrière, et un extrait du film est projeté au cours de la cérémonie. Le producteur, d'abord réticent, cède au caprice de l'acteur, en reconnaissant que le film sera de toutes façons rentable et qu'un tournage en Tunisie ne peut être qu'agréable[z]. Après avoir sporadiquement parlé d'Harpagon dans diverses interviews, évoquant sa fascination pour le personnage mais aussi son intimidation face au rôle, il finit par révéler son projet dans un long texte qu'il signe, publié dans Figaro dimanche, où il dit notamment : « … l'heure est venue. Il est hors de question d'aérer la comédie et de multiplier les lieux de tournage. Il est mis en prison. Molière est un dramaturge, acteur et directeur de troupe sous la protection du roi Louis XIV. Pour Michel Galabru, « Louis nous dirigeait de manière tout à fait amicale, en nous traitant tous sur un pied d'égalité »[5],[9]. Quel est le non-dit, d'abord négatif, puis positif, utilisé par Cléante pour faire la cour à Mariane (III, 7) ? Le gendarme de Saint-Tropez s'est tout simplement costumé »[ap],[aq]. Il en a deux, Cléante et Élise, pour qui il veut arranger des mariages pour gagner de l'argent. Un brigadier de la gendarmerie. Je faisais des suggestions. Un extrait du film est projeté, un mois avant sa sortie en salles, après que l'acteur a reçu sa récompense des mains de Jerry Lewis[29],[an],[ao]. L'acteur-réalisateur dirige également les répétitions[z],[6]. Les prises de vues ont donc lieu de midi à 19 h 30[20]. Il pense aussi que Molière, lorsqu'il jouait sur scène, devait avoir un jeu similaire au sien : fort, musqué, grimacier, « au public »[e]. Le fait est révélateur du pouvoir décisionnaire du couple sur ses films, auquel personne ne peut s'opposer, que ce soit le producteur ou le réalisateur[am]. Dans Le Figaro, titrée « Un grand absent : Molière », la critique de Jean-Jacques Gautier, de l'Académie française, est très négative envers l'acteur et son film, bien qu'il ait été l'un de ses soutiens lorsqu'il faisait du théâtre : après avoir détaillé tout ce qu'il juge être des manquements à l'œuvre classique, l'académicien termine « C'est dommage (…) avec toutes les possibilités, les ressources, l'électricité, la furia burlesque et outrancière de Louis de Funès qui serait sans doute beaucoup mieux et plus drôle sous une autre direction que la sienne »[ar]. Dans ses réponses, comment se comporte Mariane ? Comme à chacun de ses tournages depuis L'Aile ou la Cuisse, une équipe médicale est présente à proximité pour surveiller Louis de Funès[aa]. Fait rare et presque unique, le jeu d'acteur de Louis de Funès est abondamment et finement analysé, la plupart des critiques s'attendant à ce que son immersion dans le théâtre classique lui donne l'occasion de s'éloigner de son répertoire habituel, qu'il change de jeu[ap]. Mais ce ne sont que de brèves, trop brèves notations. La couverture de l'édition des Classiques Larousse. Jusqu'alors, l'acteur ne lisait pas les critiques, souvent trop violentes envers lui[ap],[cit. Six mois après la sortie du film, Louis de Funès jugeait lui-même : « J'ai manqué mon Avare »[30]. Louis de Funès traîne au bout d'une longue chaîne la cassette d'Harpagon, emplie de trente-quatre kilos de fausses pièces — le poids exact de 10 000 écus d'or[11],[al], l'acteur s'étant renseigné auprès de spécialistes de la monnaie[5]. Louis de FunèsMichel GalabruClaude GensacFrank DavidHervé BellonBernard Menez, Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Le froid hivernal est tel que l'eau gèle dans les pichets d'étain sur la terrasse de l'auberge où se rendent Frosine, Cléante, Élise et Marianne[ab]. Harpagon étant très proche de ses sous, il demandera à Maître Jacques d'organiser un buffet de mariage le moins coûteux possible. Selon Michel Galabru et Jean Girault, de Funès aurait été fortement inspiré par certaines attitudes de sa mère dans son interprétation d'Harpagon[21],[cit. B.? La revue Cahiers du cinéma, toujours virulente envers les films de l'acteur, constate avec joie le désintérêt du public pour son film[ar],[cit. Lors de la promotion du film, il commenta néanmoins : « Je n'ai pas fait le dixième de ce qu'avait dû faire Molière. Pages de l'édition originale de 1669 et couvertures d'éditions scolaires apparaissant dans le film. En dehors du froid à Senlis, le principal ennui lors du tournage est qu'il arrive à Louis de Funès d'avoir des problèmes de mémoire, bien qu'il ait eu auparavant beaucoup de texte à jouer au théâtre, notamment pour La Valse des toréadors de Jean Anouilh[ab]. L'Avare sort tardivement en Blu-ray, en septembre 2020. Je ne pouvais pas faire cela à Molière, mais le cinéma peut-il supporter de longues répliques ? De fait, les scénaristes ont réalisé quelques coupes, notamment dans la scène 1 de l'acte II de la pièce, où La Flèche lit à Cléante le contrat d'usure conclu par maître Simon avec un prêteur anonyme, sans savoir qu'il s'agit d'Harpagon[g],[ba]. Il considère avoir atteint la maturité nécessaire pour jouer le rôle, d'autant plus qu'il a désormais l'âge d'Harpagon, « soixante bien comptés »[11]. À l'instar de L'Aile ou la Cuisse et La Zizanie, L'Avare bénéficie d'une promotion d'envergure[32] avec un budget publicitaire de 800 000 francs, qui permet notamment une campagne d'affichage massive dans toute la France urbaine[e],[note 14]. Bravo ! D'autres gros morceaux de texte disparaissent : la fin de la scène 5 de l'acte II, entre Harpagon et Frosine, et la première moitié de scène 1 de l'acte IV, la complainte de Cléante et Marianne[ba]. MAITRE JACQUES, cuisinier et cocher d'Harpagon. Maître Jacques, cuisinier et cocher d'Harpagon. »[83]. »[ar],[36]. Malheureusement, Louis passe à côté de cela »[84]. Harpagon : Tu m’as fait que je veux que tu sortes. En Espagne, le film fait 434 586 entrées[49]. Ses œuvres les plus célèbres sont alors régulièrement adaptées en téléfilms[32]. L'interprétation de L'Avare a toujours oscillé entre des versions dramatiques ou comiques, révélant le talent de Molière dans le mélange des registres[az]. 16]. Nous allons tourner la scène à Nefta. « [Harpagon] n'est pas un personnage très amusant, il est même sinistre. Christian Clavier s'exprime sur le film en 2018, à l'occasion du 35e anniversaire de la mort de Louis de Funès : « Il passe à côté de l'étude psychologique des personnages pour ne se concentrer que sur les situations. Je l'étudie depuis longtemps tout en lisant et relisant les explications de texte que Charles Dullin a noté lorsqu'il a mis en scène et interprété la pièce. Et de Funès fait merveille »[5]. Un commissaire et son clerc. « Cela est possible avec Jean Girault. Mais les mouvements de caméra ou la lumière étaient sous la direction de Girault. Cela arrive à plusieurs reprises, notamment pour les deux premières scènes de la pièce : entièrement jouées par les jeunes comédiens débutants, très denses en texte et manquant de rythme (déjà dans le texte de Molière), ces scènes sont tournées une deuxième fois, après visionnage des rushes et d'un pré-montage sommaire[ab]. CLÉANTE.-Oui ; … Le grand comédien avait fait surface. L'Avare est tourné dans l'ordre chronologique de l'intrigue, d'octobre 1979 à février 1980, dans les studios de Billancourt, dans les ruelles médiévales et la cathédrale de Senlis puis, pour la scène finale, dans le désert du Sahara, près de l'oasis de Nefta (Tunisie). L’entrée du notaire maître Simon se situe rue du Haubergier. Après la fin du tournage du Gendarme et les Extra-terrestres en octobre 1978, Louis de Funès dispose d'un an pour préparer tranquillement son film[n]. Un maquignon de Montivilliers. (…) Brusquement, il m'est venu une idée. Car c'est dans ce genre de contexte que les gens se révèlent vraiment », « Molière, comédien, devait jouer comme ça. L'acteur-réalisateur a demandé à Albert Uderzo, dessinateur d’Astérix, de dessiner en taille réelle les chevaux d'Harpagon, pour la scène où maître Jacques montre à l'avare leur maigreur et refuse de les utiliser, tellement ils sont peu nourris[78]. 17]. De nombreuses idées d'adaptation lui viennent, qu'il note dans un très gros cahier à spirales sur lequel il écrit dès qu'il a un moment libre, lors de ses tournages par exemple[12]. quel Juif, quel Arabe est-ce là ? Oui, Monsieur, c’est un jeune homme qui a besoin d’argent; ses affaires le pressent d’en trouver, et il en passera par tout ce que vous en prescrirez. Désormais, il tourne en étant suivi de près par des médecins, à un rythme de travail ralenti, apparaissant dans un film par an, et suit un régime alimentaire drastique. Le dessinateur lui-même jugeait que l'idée de remplacer de véritables animaux par des dessins en taille réelle était « farfelue »[78]. La composition de la distribution est entièrement décidée par Louis de Funès[v],[6]. Le riche et avare Harpagon a deux enfants : Élise, amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son père en qualité d'intendant, et Cléante, qui souhaite épouser Mariane, une jeune orpheline sans fortune. Harpagon, Maître Simon; Cléante et La Flèche dans le fond du théâtre. Il ne reprend pas Raymond Lefebvre, collaborateur régulier de Jean Girault (sur les Gendarmes notamment), et fait plutôt appel à Vladimir Cosma, qui a déjà mis en musique Les Aventures de Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse et La Zizanie, et accepte avec enthousiasme[am]. L'envie d’interpréter Harpagon au théâtre, De nombreuses occasions manquées, au théâtre et au cinéma, Un projet pour la télévision puis pour le cinéma, Écriture, préparation, décors, costumes et annonce, Aux studios de Billancourt et dans les rues de Senlis, La co-réalisation Jean Girault / Louis de Funès, Dans le désert du Sahara, en Tunisie, pour la scène finale, Coupes et modifications du texte original, Mise en scène, influences, et interprétation, Qualité de l'adaptation et de la réalisation, « Si vous aviez vu ça. Dans l'immédiat, son prochain projet, annoncé lors du tournage de L'Avare, est un nouveau « Gendarme » provisoirement intitulé Le Gendarme et la Revanche des Extra-terrestres[6],[note 21]. L’Avare ACTE II Scène 2. Cette scène finale, d'une durée de 26 secondes, revient ainsi à 260 000 francs[al],[x]. Frédéric Grolleau considère et apprécie que le film ne montre que le côté méprisant d'Harpagon, sans appuyer sur ce qui pourrait attiser de la pitié envers lui[73]. Un fermier de Criquetot. Il s'est cependant fortement documenté, notamment en lisant la version annotée de L'Avare de Charles Dullin. On est capable de sauter à pieds joints ou de se rouler par terre. 16. Par la suite, durant sa carrière, l'avarice compte parmi les passions humaines qu'il apprécie le plus incarner[c]. donnés par Scapin à son maître caché dans un sac, durant la scène 2 de l’acte III, provoquent le rire général. On s'engueule souvent, comme les gens qui s'aiment bien, mais l'on est jamais en froid — ça, c'est réservé aux indifférents », « Louis voulait faire de la mise en scène mais il en ignorait les principes.